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Demain, nous serons là ! Au bout de mon doigt, le Tunupa...

 

Tunupa, la revanche

***

Quelques semaine plus tôt & alors que je m'étais fixée pour objectif mon premier 6000, je me voyais contrainte d'accepter que ça n'allait pas être possible pour moi cette fois-ci. Ma moitié dans toute sa splendeur, se chargeait alors de crapahuter au sommet pour nous deux. J'étais fière de lui, mais forcément moi, je n'allais pas en rester là.

 

Après avoir entendu parler d'un volcan qui, apparemment, devait nous en mettre plein les yeux : "vous verrez, il trône au beau milieu du désert de sel, c'est épatant" nous lance Vincent, mon imagination travaillait déjà et mon cerveau avait déjà enclenché ce processus qui me pousse curieusement à toujours vouloir aller partout, tout voir et tout faire surtout quand on me dit que c'est "épatant". Sans parler du fait qu'un volcan culminant à 5500 mètres constituait inévitablement ma petite revanche personnelle. 

 

Mais autant être franche avec vous, nous n'avions aucune idée de ce que nous allions voir. Tout le monde entend parler du Salar d'Uyuni et nous avions bien vu quelques photos par-ci par-là, mais ce volcan nous n'en avions jamais entendu parler. Ce sera la découverte à 300%. Remarque, c'est ce que nous recherchons durant notre voyage. Alors... 

 

Nous prenons nos renseignements auprès de l'agence d'Uyuni, laquelle nous confirme qu'aucun guide n'est obligatoire pour l'ascension du Tunupa et que les crampons ne sont pas nécessaires. Parfait. 

 

Oui SAUF que... bah oui, il y a toujours un "sauf que...."

 

Primo, lorsque nous arrivons au village, notre chauffeur nous informe que pour trois des six personnes dans le 4x4, l'hébergement n'a pas été réservé. Et devinez sur qui ça tombe ?!? Dans l'mille ! Nous ! Grâce à la bonne volonté de notre petit groupe, tout le monde dormira au chaud ce soir. Ouf. Parce qu'on se les gèle quand même, ici. 

 

Secondo, pendant le repas notre chauffeur nous indique qu'un guide est obligatoire et qu'il faut s'acquitter d'un droit d'entrée pour l'ascension du volcan. COMMENT ? Ah oui... j'oublie de vous préciser que forcément, le prix du guide est équivalent à ce que nous avons payé pour deux jours d'excursion avec l'agence. Au final, ça double juste notre budget... Bah quoi, pas de quoi s'emballer mon p'tit ! Enfin ! Oui oui, sauf que nous avions préalablement demandé à l'agence pour éviter ce genre de situation, laquelle nous avait assuré que ce n'était pas obligatoire.

 

Va falloir accorder vos violons les gars. 

 

Bienvenue en Bolivie !

 

Après deux heures de discussion (bon, ok avec l'apero et un bon repas, ce soir là, c'était pas trop dur) on ira même jusqu'à nous prévenir que si nous tentons d'y aller sans guide et sans payer, on risque de se faire taper dessus par toute la communauté vivant au pied du volcan (bon, nous, de cette communauté on a vu que des lamas pour l'instant ah ah) et qu'il ne faut pas déconner avec ça. Bref, à la fin on se demande vraiment si on ne se fou pas de nous et si le chauffeur n'est pas de mèche avec l'un des guides du village. Lorsque nous essayons d'y mettre de la bonne volonté, on nous répond qu'il est trop tard pour réserver un guide, à moins de payer un supplément. A défaut, il faudra attendre demain matin 8h mais sachant que nous devons être redescendus à 13h et en comptant le temps pour arriver au sommet... bref... c'est infaisable. 

 

Euh.... c'est écrit pigeon sur mon front ou quoi???

 

Pourtant, il y a encore deux ans, rien de tout cela n'existait et l'accès au volcan était libre. Mais depuis que les Français ont eu cette envie de crapahuter tout là-haut (oui, parce qu'il n'y aurait que des français assez fous pour grimper) ils se sont dit qu'il y avait sûrement un petit business à faire.

 

Aaaah.... les joies du tourisme !!!

 

Et forcément, réflexion du jour, bonjour : le problème est toujours le même, ce n'est pas celui de devoir payer un guide, nous avions Mario pour l'ascension du Parinacota 10 jours plus tôt et nous savons que selon les ascensions un guide peut-être nécessaire s'il n'est pas obligatoire. Mais là où cela nous dérange, c'est plutôt qu'on nous ait dit dès le départ à Uyuni que le guide n'était pas obligatoire. Tu montes donc dans le 4x4 avec cette idée en tête et lorsque tu arrives à l'auberge et que tu prépares ton ascension, on te met au pied du mur :

 

"Ah oui au fait il faut que tu paies à la fois l'accès au volcan mais aussi un guide. C'est autant ... et c'est comme ça".

 

Sauf que non mon p'tit, fallait me prévenir dès le départ. Et là, j'y aurais réfléchi à deux fois. 

 

Il faut également préciser que dans tous les tours proposés par les agences d'Uyuni, les 4x4 vous emmènent sur telle île au beau milieu du désert et qu'en fait une fois arrivés sur place : SURPRISE ce n'est pas compris dans le prix, à vous de payer pour y aller !

 

Eh bien franchement, dans le genre "jte prends pour un pigeon" nous méritons tous le pigeon d'or ! 

 

Bref, je reviens à mes moutons... ou mes lamas, c'est plus de circonstance.

 

Il est minuit, nous sommes tous dehors à admirer l'éclipse lunaire totale (alors attendez, que je m'y retrouve.... c'est bien la Terre qui se met... entre le soleil et la lune... oui c'est bien ça) cette lune toute rousse qui éclaire encore le Salar, alors que nous sommes au pied du volcan dans un silence religieux (non mais franchement, si ça c'est pas un cadre juste IDYLLIQUE je sais pas ce que c'est !!!) nous décidons avec Romain, un français rencontré sur place, de partir à 5h du matin équipés de nos frontales pour admirer le lever du soleil sur le salar en prenant de la hauteur et forcément, nous partons sans demander quoi que ce soit à personne.

 

Notre chauffeur est averti et soudainement, nous n'entendons plus parler de guide ou de locaux qui vont nous taper dessus. Il nous attendra même plus haut avec le 4x4 pour nous redescendre à l'auberge. Aurait-il compris notre mécontentement à être pris pour des girouettes ? Fort probable...

 

Bref, à n'y rien comprendre.

 

Je vous mets tout de suite les photos car je pense avoir déjà bien blablaté. La pause... s'impose! Admirez-moi ces couleurs s'vous plaît !

 

 

 

L'ascension du Tunupa

***

Parlons montagne maintenant ! Partis du village au pied du volcan, 5 heures du matin, nous n'avons même pas besoin des frontales. La lune est presque pleine et illumine le salar, paisiblement endormi. Tout le monde dort encore, aucune lumière n'est allumée. C'est donc à trois que nous débutons la journée.

 

Le village de Coquesa se situe à 3400 mètres d'altitude. La veille nous apprenions qu'il n'est pas possible de grimper jusqu'à 5500 mètres faute de terrain stable, notre but est donc de monter jusqu'à 5200, dernier point stable du volcan. Nous avons donc 1800 mètres de dénivelés à faire en 8h aller-retour car sur consignes de notre chauffeur, nous devons rentrer à Uyuni pour 16h. 

 

Alors que le chemin est toujours largement facile d'accès, le soleil commence à pointer le bout de ses rayons sur le salar, il est environ 6h. Cette immensité blanche encore endormie jusque là se réveille petit à petit pour nous offrir un spectacle grandiose. Le salar prend alors des teintes jaune-orangées, un peu de rouge, parfois, et le ciel bleu qui s'annonce, les étoiles qui disparaissent. Nous sommes conquis. Il n'y a personne et plus aucun d'entre nous ne parle. Nous savourons le spectacle qui s'offre à nous tout en ayant conscience que nous sommes des privilégiés. 

 

Nous continuons d'avancer à bonne allure car le chemin tracé au milieu des buissons secs ne présente aucune difficulté. Cela ne grimpe pas pour l'instant. A l'aise, Blaise !

 

Romain est en tête de file, tout comme Vincent et Céline il a un très bon niveau en montagne sauf qu'il a une particularité : Monsieur aime courir partout et tout le temps. En gros, je me prépare à le voir partir d'un seul coup en quête du sommet, pourquoi pas quand ça va grimper, c'est plus folichon! Monsieur est un trailer. Monsieur est impressionnant. Il faut bien le dire.

 

Puis les choses deviennent intéressantes lorsque nous attaquons le pierrier. Alors que nous avions le sommet en ligne de mire depuis le début, d'un seul coup seul un amas de pierres s'offre à nous. Des pierres rouges, oranges, jaunes. Les couleurs sont déjà magnifiques mais ça commence à grimper dur. Romain prend de l'avance. Il galope ! Nous, nous montons à notre rythme 

 

" Rolala ces gens qui courent tout le temps ils ne prennent même pas le temps d'admirer le paysage... "

 

" oh l'excuse hééé ! "

 

Il commence à faire chaud, il n'y a pas un brun de vent et pas un nuage. Les conditions sont impeccables. Alors que nous arrivons en haut du premier pierrier, s'offre à nous un panorama juste époustouflant, terriblement beau, incroyablement coloré (j'en fais trop?). Nous sommes à 4900 mètres et nous sommes au bord du cratère. L'orange est la couleur dominante. Pas un bruit. Le salar se dévoile à nous sur des kilomètres et des kilomètres. On se croirait au dessus des nuages. Mais non, c'est une mer de sel sous nos yeux. Les couleurs du volcans n'en sont que plus resplendissantes.

 

EPOUSTOUFLANT

 

Petite pause récup' puis nous entamons la partie la plus délicate. En réalité, le premier pierrier, c'était de la rigolade. Maintenant, non seulement nous sommes à 5000 mètres et le souffle est plus difficile mais le chemin devient de plus en plus raide et nous impose souvent d'y mettre les mains en évitant de regarder derrière nous. Cela nous rappelle que l'escalade nous manque ! Des petites pierres toutes plus instables les unes que les autres glissent parfois sous nos pieds, nous imposant d'anticiper afin d'éviter un accident pour le second d'entre nous. Cela devient plus délicat et plus aérien

 

Nous arrivons enfin tout en haut et à partir de ce moment là, nous longeons une petite crète jusqu'au dernier point accessible et réellement sécurisé : nous sommes à 5200 mètres d'altitude. Il est 11h30. 6 h 30 pour grimper jusqu'ici. 

 

(ps : pour la petite histoire, il est écrit 5500 mètres sur notre petite pancarte sur la photo car au moment où nous l'avions faite, nous ne savions pas encore que nous ne pourrions grimper jusqu'à 5500... voilà).

 

Que vous dire de plus. Tout a déjà été dit. C'était déjà splendide à 4900 mètres, vous vous doutez qu'en prenant encore plus de hauteur, le cratère, ses couleurs avec en toile de fond le Salar.... nous restons bouche bée à contempler le paysage. Nous sommes amoureux de la Bolivie. Nous n'avions encore jamais eu un paysage aussi beau sous nos yeux. C'est sûr, la Bolivie est notre coup de coeur.

 

Nous entamons la descente par un autre chemin bien plus raide dans un pierrier rempli de ces petites pierres que je déteste. J'avoue m'être davantage concentrée sur mes pieds que sur mon appareil photo. Et alors que nous mettons en route, nous aperçevons un groupe de marcheurs accompagnés d'un guide. Ils sont encore en bas du pierrier, là où nos chemins vont se rejoindre. Vu l'heure, je doute qu'ils puissent monter tout en haut. Quel dommage vu le panorama. Et puis, à les voir à 10, nous sommes bien contents d'être seuls et n'avons aucun regret de ne pas avoir pris de guide. 

 

Nous serons redescendus assez rapidement pour pouvoir manger et rentrer sur Uyuni à l'heure. Ludo est encore frais, quant à moi je suis extenuée. Mais ça y est, je l'ai faite mon ascension ! Et celle-ci, nous l'avons faite à deux mi corazon !

 

Tunupa : les images sont définitivement collées sur ma rétine... 

 

14h : nous remontons dans le 4x4 qui file droit devant à travers cette immensité. Il ne nous reste plus qu'à contempler la beauté de la nature... en attendant la prochaine fois...

 

 

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