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Phnom Pen, une capitale, plusieurs visages

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Nous sommes arrivés au Cambodge le 11 mars 2015, pour nos quatre mois de voyage ! Eh oui, déjà ! Que le temps passe vite, quand on aime ce que l'on fait !

 

Mais le Cambodge se mérite. Il faut affronter des douaniers aimables comme des portes de prison, garder son calme et sourire alors même que l'on sait que le prix qu'on nous demande pour obtenir un visa ou un simple tampon de sortie ne devrait pas nous coûter autant – si ce n'est RIEN nous coûter. Il faut aussi rester patient alors que cela fait déjà 10 heures que nous sommes dans le bus, dans lequel nous sommes montés aux 4000 îles (Laos).

 

Avec tout ça, nous sommes arrivés à Phnom Pen sous les coups de 23 heures, l'heure où les chauffeurs de tuktuk demandent un tarif de nuit, l'heure à laquelle les bars de massages cambodgiens se transforment bizarrement en bar à autre chose, où des Monsieurs blancs et grassouillets fricotent avec de menues Mademoiselles cambodgiennes et où les rues sombres laissent imaginer de sombres choses....

 

Bienvenue à Phnom Pen.

 

Pour une première, nous avions réservé en passant par le site Agoda dont on nous parle tant. D'habitude, nous ne réservons jamais. Nous avisons sur place. Mais pour une fois, nous avons été prévoyants et étant donné l'heure d'arrivée en ville, nous avons bien fait. Il est vrai que cela offre un large choix de guesthouse comparé aux guides – quand on en a un. Il y en a pour tous les budgets et les avis des clients peuvent plus ou moins vous aiguiller, mais à une condition : il faut quand même reconnaître que quand on se fie au commentaire « Propre », une fois sur les lieux, on se dit parfois que nous n'avons pas tous la même notion de la « propreté ».

 

Bref, c'est l'jeu ma pauvre Lucette.

 

Pour l'occasion, nous avions réservé à la Grandview guesthouse (dans chaque pays, on trouve toujours des guest avec des noms identiques...). Une bonne adresse pour les petits budgets – mais ne vous attendez pas à quelque chose d'exceptionnel quand même...

 

Le passé et le génocide, oui. Mais à présent, c'est sourire et humour.

 

Après la rudesse – apparente – des Lao, notre arrivée au Cambodge est avant tout marquée par le sourire des ses "habitants".

 

Humour et gentillesse.

 

Voilà assurément les deux mots qui me viennent à l'esprit si vous nous demandez ce que nous pensons des cambodgiens.

 

Ils sont aussi très tactiles les cambodgiens. Se faire pincer les joues comme si on avait quatre ans, ça ne m'était pas encore arrivé depuis le voyage. Beaucoup d'accolades aussi. Bref, très tactiles, je vous disais.

 

Un passé – pourtant relativement proche – douloureux dont un peuple se relève doucement ? Une prise de conscience des petits plaisirs de la vie après avoir vécu le pire ? Peut être....

 

Des visages marqués, ça, c'est sûr.

 

Le génocide perpétré par les Khmers Rouges a laissé des cicatrices....

 

 

« Pendant la bastonade ou l'électrochoc, il est interdit de crier fort »

Règlement des matons, S21 Camp.

 

 

De 1975 à 1979, le Cambodge a connu des années noires. Le génocide.

 

Chez nous, il y a les camps de concentration, en Allemagne ou en Pologne.

 

Ici, il y a la Prison S21 et les fosses communes.

 

Petit rappel pour vous situer le contexte : pendant quatre années, le régime des Khmers Rouges a sévi au Cambodge. Plus connu localement sous l'organisation appelée « Angkar », quatre hommes ont concentré à eux seuls le pouvoir. Le plus connu d'entre eux l'était sous le nom de Pol Pot, qui signifie «  Politique potentielle ».

 

Envoyés en France pour y faire leurs études, ils s'initient aux rudiments du marxisme dans leur environnement universitaire, à La Sorbonne, à Paris. Une fois rentrés au Cambodge, ils constituent une armée majoritairement composée de paysans opposés au régime de l'époque et de jeunes, faciles à endoctriner.

 

Pol Pot va rapidement prendre le dessus sur ses trois confrères. Le problème : ses idées. Il est le plus extrêmiste, inspiré par Staline, Marx, mais surtout, par Hitler.

 

En 1975, alors qu'ils prennent le pouvoir à Phnom Pen, ils refondent le calendrier et cette année devient « l'année zéro ». Un nouveau départ, en quelques sortes.

 

Sous prétexte de bombardements américains imminents, ils vident Phnom Pen de tous ses habitants.

 

Dans la foulée, les cambodgiens alors forcés de s'établir dans les campagnes vont être contraints et forcés de travailler avec acharnement dans les rizières dans le but d'assurer une autosuffisance alimentaire au pays, nouvellement appelé le « Kampuchea Démocratique ».

 

Durant cet exode, les populations sont triées. Militaires et intellectuels (dont les médecins ou également toutes personnes parlant une langue étrangère, ou simplement le malheureux qui porte des lunettes) sont considérés comme une menace à l'établissement du nouveau régime. Ils sont exécutés.

 

Quant aux survivants, leurs origines Khmers sont priées d'être complétement oubliées, niées au profit des nouvelles « valeurs » imposées par le nouveau régime. Et à ceux à qui cela ne plaît pas, on leur répond à coup de mitraillette ou de pendaison.

 

Les charniers vont se multiplier aux quatre coins du pays.

 

Aujourd'hui, on estime à 2 milllions le nombre de morts.

 

Je n'avais pas envie de découvrir Phnom Pen sans passer par la prison S21. Cependant, nous n'avons pas visité les charniers, lesquels sont pourtant ouverts au public au même titre que les camps de concentration. Mais la visite de la Prison S21 est elle-même déjà assez prenante et bouleversante. Je n'avais pas besoin d'en voir plus pour comprendre l'atrocité de ces années passées sous le régime des Khmers rouges.

 

J'en suis arrivée à un stade où je me demande où est la limite du devoir de mémoire et où commence la curiosité malsaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La prison S21, c'est un lieu chargé d'histoire, mais également des visages qui ne peuvent vous laisser indifférents

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut savoir que lorsque les "prisonniers" rentraient dans la Prison S21, tous étaient photographiés. De même, à chaque séance de torture jusqu'à leur mort, ils étaient encore et encore photographiés. Lors de la libération de la prison et suite aux différentes fouilles, la majeure partie de ces portraits ont été retrouvés et sont aujourd'hui exposés dans l'enceinte de la prison - qui était autrefois, un lycée. Je vous épargne les clichets les plus durs (torture ou mort).

 

Sur ces portraits, j'ai pu lire autant d'émotions qu'il y avait de prisonniers. Que j'y trouve de l'inquiétude, de l'insouciance, de la peur, parfois même de la joie, toutes m'ont fait mal au coeur. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais le plus important est là : aujourd'hui, sur les visages, nous lisons davantage la joie de vivre, des sourires et beaucoup d'humour.

 

Nous aimons et nous en redemandons !

 

Phnom Pen et ses prostituées

 

Phnom Pen est une ville où la prostitution fait incontestablement des ravages, où de gros blancs se promènent avec des menues cambodgiennes, où votre voisin de palier change de compagne tous les soirs, et où la drogue, elle aussi, fait ses ravages.

 

La prostitution ? Elle touche aussi les enfants.

 

 

« Lorsque la nuit tombe, tous les enfants rêvent de s'endormir en lisant un livre »

peut-on lire sur des affiches de lutte contre la prostitution enfantine. Triste réalité.

 

 

Phnom Pen et ses mutilés

 

Génocide. Guerre d'Indochine. Guerre secrète. Bombes non explosées. Mutilés. Mendiants. Sans abris.

 

A Phnom Pen, il est mal vu de ne pas donner quelques pièces aux mutilés. C'est bel et bien leur seul moyen de subsister.

 

Phnom Pen, c'est aussi une ouverture sur le monde et de l'energie

 

Du street Art

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du sport

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du recueillement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De la vie & des habitants superbes....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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