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La Great Central Road

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"A partir des années 1960, des mouvements de protestation s'organisent et ils obtiennent enfin la citoyenneté en 1967. Il faut encore attendre 1992 pour que, par l'arrêt Mabo, la Haute Cour Australienne reconnaisse le droit foncier aborigène en donnant raison à un groupe d'aborigènes réclamant un titre de propriété sur les terres ancestrales".

Marie-Morgane Le Moël

 

Infos utiles :

 

Km parcourus: 2492 km jusqu'à Ayers Rock

Coût du carburant : Station de Laverton : 1,70 aus$ ; Station de Waburton : 2,32 aus$ ; Yulara : 1,96 aus$.

 

Pour info : la Great Central Road est une piste de 1200 km.... les 600 premiers sont largement praticables car la piste est plate. Les 600 derniers ne sont que de la tôle ondulée.... bon courage si vous vous y engagez.

 

Autre info utile : permis de traverser les communautés aborigènes nécessaire sur la Great Central Road. Délivré à Laverton (gratuit).

 

La Great Central Road, c'est une expérience à elle-seule. Se retrouver seul sur de la piste dans le désert australien, c'est un moment à vivre au moins une fois quand on se rend en Australie. Et même si à la fin, les tôles ondulées ont bien failli avoir raison de nous, on ne regrette absolument pas d'avoir choisi cet itinéraire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est d'abord ces kilomètres de piste rouge. Comme un rappel du Niger, l'outback australien prend souvent des airs de brousse africaine. L'odeur, les couleurs, la chaleur, les bruits....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est ensuite toute une liste de choses qui lui sont propres : à commencer ami lecteur (désolée) par les kangourous morts le long de la route, les vaches aussi.... et l'odeur infame qui va avec. C'est une réalité en Australie. Piste ou bitume, kangourous et vaches morts le long de la route, c'est incontournable. Alors au moins pour ça, on a pas pris de photos, vous nous comprendrez.

 

Oui, parce que dans le désert, pas de clôtures. Les troupeaux de vaches sont libres. Alors ça arrive souvent qu'il faille ralentir ou freiner parce qu'elles sont sur le bord de la piste, parfois avec leurs petits. Et dans ces moments là, on comprend la taille des pare-buffles des camions ou même de certains 4x4...

 

C'est ensuite les voitures calcinées. Autant que de kangourous morts.... voitures volées ? Voyageurs égarés ? Panne d'essence ? Dans tous les cas, la chaleur a eu raison d'eux.... tant qu'elle n'a pas raison de nous !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite, il y a les Roadhouse. Les Roadhouse se situent environ tous les 250 ou 300 km les unes des autres - bien entendu entre deux, vous n'avez rien... - et sont les seuls points où l'on peut se ravitailler en nourriture (mais à éviter, parce que ça pique un peu au moment de passer en caisse) et en carburant (là, pour le coup, pas trop le choix. L'idée est de remettre du jus dès que possible vu le peu de stations essence). Elles font également office de camping.

 

C'est à Tjukayirla que nous passons par notre première Roadhouse. Et là, nous allons nous confirmer ce qu'on avait déjà lu sur Internet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pompes à essence sont baricadées, cadenacées et il est impossible de se servir seul.

 

Mais pourquoi ? Cher ami lecteur, désolée mais c'est une triste réalité que je vais te dépeindre là : parce que les jeunes aborigènes « sniffent » les vapeurs d'essence. Alors pour éviter les problèmes, tout est grillagé. D'autant que le soir, avec l'alcool, ils auraient tendance à devenir agressifs.... comme tous les hommes sur cette terre me diras-tu. Oui. Alors ici, on grillage aussi les fenêtres. Chouette ambiance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous choisissons de rouler jusqu'à la Roadhouse de Waburton. On y arrivera vers 18h. Théoriquement, les portes ferment à 17h. En effet, lorsque nous sommes arrivés, tout était fermé. Pas de signes de vie. J'ai beau avoir usé de ma plus belle voix, personne. Avoir fait signe devant les caméra, mais toujours personne (en réalité, je doute que les caméras fonctionnent réellement).

 

Alors on a choisi d'ouvrir la grosse grille qui mène au camping qui a plutôt des airs de camp retranché. Nous nous sommes installés puis je suis partie à la recherche du gérant.

 

La Roadhouse de Waburton, c'est un petit havre de paix en plein milieu du désert où tout est clean et où on a même pu se faire griller notre pain de mie – LUXE – mais le grillage est surplombé de barbelés, le grillage donne lui-même sur une allée qui entoure le camping, elle-même protégée par des barbeblés encore plus gros.... une sorte de ronde pour le gardien ?? …

 

Très étrange quand même comme atmosphère... d'autant que je vous épargne les pancartes qui nous demandent de ranger à l'intérieur du véhicule les éventuels bidons d'essence, de tout fermer, les lampadaires qui fonctionnent toute la nuit comme si tout devait être éclairé, et enfin, les caméra dans les allées.... Bref.... rassurant, non ?

 

Mais le personnel y est top et tout est très propre. Rien à dire. Merci.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain matin à notre sortie du camping, nous avons été un peu.... surpris. Nous nous sommes arrêtés pour remettre du carburant et en réalité, nous étions les seuls blancs au milieu d'une dizaine de 4x4 tous aussi dépouillés les uns que les autres (pas de fenêtres, pas de plaque d'immatriculation) conduits par des aborigènes, venus en famille acheter du Coca.... il est loin le temps des chasseurs-cueilleurs...

 

Lorsque je suis rentrée payer, un seul homme a fait attention à moi et il me semble que la couleur de mes yeux l'a légèrement interpellé. Mais au-delà de ça, on voit bien qu'ils s'en fichent. C'est pas pour aujourd'hui la rencontre avec les aborigènes et l'échange.... Dommage.

 

Après avoir compris qu'il y a une communauté non loin de la Roadhouse, je regrette de ne pas m'y être rendue à pied pour rencontrer ses habitants. Un peu perdue entre ce que j'entends des problèmes d'insécurité, d'alcool et de violence et mon désir de faire connaissance en toute simplicité.

 

Ludo me dit qu'il doit bien y avoir une raison pour que les blancs qui habitent dans le désert se barricadent autant. Peut être a t-il raison.... peut-être pas. Peu importe, puisque nous avons repris la route.

 

2km plus loin, un aborigène est planté au milieu de la piste, un crique à la main. Il a crevé et nous demande de l'aide. Ludo descend et finalement, lui change sa roue. Mais au-delà de nos prénoms, aucun échange. Nous comprenons également que si certaines routes sont jonchées de bouteilles en plastique, ce n'est pas la faute des routiers comme on l'avait naïvement pensé, mais la faute des aborigènes.... petit rappel d'Afrique .... les poubelles, le tri.... connaît pas.

 

J'apprendrai plus tard que les australiens ne s'arrêtent jamais lorsqu'ils voient des aborigènes sur le bord des routes par peur d'en voir débouler une dizaine et de se faire voler le véhicule. En ce qui nous concerne, même si nous n'avons jamais eu de rencontres chaleureuses avec eux, jamais nous n'avons été embêtés. Nous nous sommes arrêtés plusieurs fois dans le désert pour savoir si des personnes avaient besoin d'aide – tout simplement parce qu'à leur place on aurait aimé qu'une voiture s'arrête – et même si nous n'avons pas toujours eu de Merci, rien à signaler.

 

Bref.... j'ai bien du mal à me faire ma propre opinion avec tout ça...

 

La deuxième partie de la Great Central Road (vous savez, celle qui est juste insupportable.... tôle ondulée tôle ondulée tôle ondulée....) permet de traverser la frontière entre la Western Australia et le Northern Territory. Sur les côtés, des embranchements pour des communautés aborigènes interdites aux étrangers sous peine d'amende bien salée... bon, ok, on passe notre tour... vaut mieux pas tomber en panne ici....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fin de la Great Central Road débouche sur les magnifiques Monts Olga. En ce qui nous concerne, on a géré, sans le vouloir. Nous sommes arrivés au coucher du soleil. La fin de la piste est pour cela un endroit magnifique où pas une seule voiture ne passe. Le coucher du soleil rien que pour nous...

 

 

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