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Avec notre pays - Avec Charlie

 

Le hasard l'aura décidé ainsi : alors que nous étions en Australie, perdus dans l'Outback sans connexion Internet et donc, sans nouvelles du nouveau monde depuis deux semaines, notre retour à la réalité a été plus brutal que ce à quoi nous nous attendions.

 

Les premières nouvelles tombent : des attentats à Paris, des otages, des journalistes, des épiceries, les responsables recherchés dans la capitale.

 

Et les questions qui vont avec : où, quand, pourquoi? Et notre famille, et nos amis? 

 

Jamais depuis notre départ nous n'aurons été si proches de la France, pourtant physiquement à des kilomètres de là.

 

Depuis, nous avons lu la presse étrangère et les avis parfois si différents. 

 

Et puis, il y a eu "l'après Charlie" et l'effet kiss cool, les drapeaux français brûlés, la censure de Charlie dans les pays musulmans... 

 

Nous, au beau milieu de tout ça, nous voyageons, nous apprenons chaque jour, nous découvrons les richesses de notre monde. 

 

Mais notre voyage nous permet de confirmer - s'il le fallait encore - à quel point nous vivons dans un Etat de droits qu'il est nécessaire de protéger contre toute atteinte. 

 

La France a bel et bien encore de nombreux efforts à faire pour être cette Patrie des Droits de l'Homme qu'elle prétend être. 

 

Mais en attendant, nous bénéficions d'une liberté d'expression grâce à laquelle ces gars, ces journalistes, se battaient plus pour notre vie de tous les jours que nos politiques. 

 

Oh oui çà en choquait quelques-uns. Mais la responsabilité de dire, elle, est toujours positive. Ca a le mérite de briser les non-dits, de dénoncer et d'entamer les discussions.

 

On était content de voir tous ces rassemblements français, on était fier de notre pays. Mais cela ne devrait-il pas n'être "que" la base? N'est-ce pas ce qu'avait annoncé l'épouse de Charb, laquelle réfutait que les rassemblements puissent être une victoire. 

 

Non, cela ne doit être que le commencement.

 

Alors depuis, j'ai cherché, j'ai lu, j'ai réfléchi. Mais en réalité, rien ne me parlait vraiment. Je souhaitais écrire ce post depuis quelques mois, mais il me manquait quelque chose. Il me manquait une source d'inspiration.

 

Oui, j'aurais pu vous écrire tout simplement que je vois rouge quand je lis que Charlie l'avait bien mérité, qu'on ne caricature pas le prophète, ou que les RG savaient que ces mecs faisaient partie d'une filière terroriste des Buttes Chaumont, que je suis triste pour ces français musulmans qui n'ont rien demandé, etc etc... J'aurais pu vous écrire tout simplement : mais les RG, qu'est-ce qu'ils foutaient ?!?

 

Mais çà me semblait trop simple. La critique est facile.

 

Depuis hier, je l'ai trouvée, ma source d'inspiration. Elle n'était pas loin.

 

En fait, elle est dans mes gênes. Puisqu'elle vient de mon père, ce poète. Oh ne vous inquiétez pas, moi qui suis assez bavarde, je ne vais pas vous écrire 30 lignes sur cet homme (bien que ça lui ferait pourtant très plaisir...).

 

J'ai simplement trouvé que le poème qu'il m'a envoyé hier était tout à fait ce que je souhaitais vous faire partager.

 

Lutter contre ces mauvais musulmans qui ne représentent en rien la vraie communauté musulmane française doit se faire en cultivant justement ce qu'ils méprisent : l'intelligence, la culture et la liberté d'expression.

 

Ce poème, c'est notre pays, c'est Charlie, et c'est bien plus que tout çà, au final...

 

 

 

KALACHNIRIMES

 

Dictateurs de tous poils, prophètes du dimanche,

Vous faites un concours pour nous terroriser

Mais n'oubliez jamais qu'en traversant la Manche

Nous sommes revenus, pas pour fraterniser.

Dans vos grands défilés, vous montrez votre force

Et vous vous défiez en montrant vos canons,

Pour nous faire trembler juste en bombant le torse.

J'écris dans mon cahier la liste de vos noms.

 

Dictateurs monstrueux, prophètes du grand vide,

Pour vous, c'est évident, le Diable est un copain.

Du moins, vous le pensez mais votre ami perfide

Vous abandonnera dans la boite en sapin !

L'ivresse du pouvoir fascine le crédule

Qui lèvera le bras saluant ses barons.

La bêtise au cerveau devient une pustule.

J'écris dans mon cahier la liste de vos noms.

 

Dictateurs aboyeurs, procureurs du mensonge,

Vous tutoyez la haine en lui tétant le sein

Mais elle est mère indigne et sachez qu'elle ronge

En vous la conscience en reine de l'essaim.

Jamais vous ne vaincrez l'esprit que l'on maltraite !

Peu nombreux, de l'Enfer, lorsque nous revenons,

Nous traquons les bourreaux jusque dans leur retraite !

J'écris dans mon cahier la liste de vos noms.

 

Un jour, je partirai pour ce fameux voyage,

La destination dont nul n'est revenu.

Il nous faudra partir, ne prendre aucun bagage,

Espérant qu'il existe un vrai monde ... inconnu.

Si d'aventure, il faut comparaître en Justice,

J'aurai pris avec moi la liste de vos noms.

Et s'il existe un Dieu dans ce Grand Édifice

J'aimerais qu'il s'exclame : « Enfin ! Nous les tenons ! »

 

J'ai le cœur République et la rime en colère

Quand la kalachnikov mitraille mon drapeau,

Celui de mon pays, qui donne et qui tolère

Et fait de l'humanisme une couleur de peau.

Dans la Cité laïque il n'est de prophétie.

Sur la terre de France, un peuple écrit ses droits

En érigeant un temple à la démocratie.

Les citoyens du Monde n'élisent pas les rois.

 

Comme un chant de révolte à la strophe insensée,

J'adresse ce poème en imparable atout :

Jamais vous ne pourrez bâillonner la pensée !

Je suis un homme libre et j'avance debout !

Poètes ! Levez-vous ! Car vos mots sont des armes

Contre l'obscurantisme et toute oppression !

Poètes, par la plume, écrivons nos alarmes

Pour protéger la liberté d'expression.

 

Jean MORAISIN

15 mai 2015

lesmatinsclairs@aol.com

 

 

 

 

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