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Luang Prabang, un petit bout de France au Laos

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S'arrêter à Luang Prabang quelques jours durant un long voyage peut s'apparenter à une petite pause « douceur », un peu comme un petit pot de glace par grosse chaleur...

 

Des restaurants français et des boulangeries pour les nostalgiques – on avoue, oui, on en a bien profité – le tout mêlé à une ambiance locale, le Mekong, les marchés – de jour ou de nuit – les illuminations des restaurants le soir le long de l'eau, les moines, les temples, les tuk-tuk....

 

J'ai entendu des français dire de Luang Prabang qu'elle ressemblait à Disney Land. Alors que diraient-ils de la Thaïlande ??? Un peu exagéré quand même, la réflexion.

 

Classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco, Luang Prabang attire forcément les touristes. Mais la ville est petite et a su conserver – du moins selon nous – une ambiance chaleureuse, un caractère de petit village.

 

A vélo.

 

Ici, tout se visite à vélo. Nous avons passé des pontss pour visiter les alentours. Aucun regret. 

 

Il existe deux sortes de pont à Luang Prabang, un pont en dur comme on en connait partout dans le monde, puis des petits ponts en bambou. Ils sont démontés à chaque saison des pluies puis remontés dès la saison sèche. Un petit péage sert donc à financer la construction du pont chaque année.

 

Si les Lao nous paraissent rudes et durs – ce qui nous change des Myanmars si souriants – une fois que nous sommes sortis des villes pour nous perdre dans les petits villages, les gens nous ont paru bien plus souriants et ouverts. On a retrouvé le « Sabaidiiiiiii » (=comprendre Bonjour en Lao) et le sourire qui va avec.

 

Bon sang que c'est bon !

 

Faut quand même préciser qu'en se perdant dans les villages, nous avons été invité à boire un verre avec des jeunes autour d'un barbecue. Mais c'est ti pas qu'on nous a versé... de la bière ! Et là, ceux qui nous connaissent rigolent pour la simple et bonne raison qu'on est plutôt branché "jus de fraise". La mienne a discrètement attéri dans les arbres, Ludo, en homme fort et vaillant a bu peut être la première bière de sa vie, une BeerLao ! Yeah !

 

Le coup d'gueule du voyage au Laos

 

Pour toi, ami lecteur qui nous suit régulièrement dans nos aventures, tu auras remarquer que depuis le début de notre voyage nous n'avions pas encore poussé de « coup d'gueule ».

 

Parce que nous avons été patients, parce qu'on s'est dit qu'on avait déjà de la chance de voyager et que si on critiquait, ça n'allait pas forcément être « bien vu ».

 

Oui mais JUSTEMENT, le voyage ouvre les yeux, le voyage fait réfléchir et ce, constamment !

 

Et c'est à Luang Prabang que nous avons connu ce « point de non retour ». On avait déjà pourtant connu ce sentiment d'un grand moment pourtant gâché par eux. C'était à Uluru en Australie, au lever du soleil le 25 décembre (oui, on était quand même chanceux dans nos petites misères....).

 

Cette fois-ci, c'était quand même la fois de trop.

 

Avez vous déjà entendu parler de la cérémonie des offrandes ? Lisez les lignes qui suivent que je vous explique : dans les pays boudhistes, les moines ne vivent que des dons de la population. Ainsi, tous les matins, jeunes et vieux moines parcourent les rues avec, à la main, un petit panier en osier afin de récolter du riz, gentiement donné par les croyants. Ce riz sera leur nourriture pour la journée.

 

Nous avions entendu parler de ce rituel bien avant d'arriver à Luang Prabang puisque dès le Myanmar nous étions plongés dans le boudhismeet ces rituels.

 

Cette fois-ci, nous étions au centre du boudhisme Lao puisque Luang Prabang est la centre religieux du pays.

 

Alors nous nous sommes levés à 5 heures du matin, quand il fait encore noir, pour nous installer dans la rue de notre guesthouse, assis, dans l'ombre, afin de ne déranger personne. De l'autre côté de la rue, de charmantes petites mamies, assises les unes à côté des autres sur un mini tabouret et toutes munies de leur panier plein de riz.

 

Les moines sont arrivés progressivement et le balet a commencé. Silencieux, lents, grâcieux, les robes couleur safran apparaissent à la lueur du lampadaire et virevoltent à mesure que les moines avancent. Un balet.

 

Puis, le soleil se lève. Alors nous décidons de remonter les rues progressivement pour arriver jusqu'au monastère, là où devrait se concentrer toute l'activité finale (car les offrandes se font quartier par quartier).

 

Et lorsque nous y sommes arrivés, on a clairement déchanté. L'horreur.

 

La spiritualité ? Oubliée.

 

Le silence ? Bien loin.

 

La grâce ? Inconnue.

 

Par contre : des minibus à la queue leuleu d'un côté, et des chinois de l'autre.

 

Boudhistes, les chinois ? Non non. Juste des touristes venus s'amuser, clairement, S'AMUSER, comme au zoo. Alors on achète du riz, on parle fort, on rigole, on s'asseoit à côté des vrais boudhistes « pour faire comme eux » et pour avoir sa photo en train de donner du riz aux moines.

 

On hésite même pas à arrêter d'un geste brusque de la main le jeune moine qui passe. « STOP » qu'il s'est écrié, l'autre là. Et le moine, agacé, a refermé son panier d'offrandes, pour qu'il ne le prenne pas en photo, lui, le chinois.

 

Bref, une horreur. Le genre de moment qui vous coupe toute envie de faire des photos.

 

Et des questions, on a eu encore beaucoup à force de contempler un peu cette mascarade :

 

  • Les locaux profitent de l'arrivée en masse des touristes chinois : ils cuisinent du riz juste pour leur vendre.

  • Les moines se prennent eux-mêmes en photos durant la cérémonie.

  • Des nônes nous ont pris en photos avec leur téléphone recouvert d'une housse « Hello Kytie ».

  • D'autres profitent de ce petit business : ils installent petits coussins et tabourets le long des trottoirs pour les petites fesses des touristes.

 

Bref. On a pas tout compris. Comme un élément qui nous a échappé. ??? . 

 

Pourtant, on nous a expliqué que la cérémonie allait peut être cesser à cause de tout de cirque.

 

On en a vu des affiches placardées dans les rues ou à la guesthouse : « Aidez nous à sauver la cérémonie des offrandes ». Il m'a semblé que c'était aussi traduit en chinois.

 

Mais si même les locaux en jouent de cette « attraction » - qui n'a plus rien de religieux – alors comment peut-on demander aux touristes d'aider à sauver une telle cérémonie ?

 

Bref.... comme j'aime le dire, voyager, ça fait réfléchir.

 

 

 

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