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Le sublime Karijini 

***

 

 

« Je commandai un demi, le trouvai délicieusement frais comme toujours dans l'outback australien (c'est d'ailleurs souvent le seul signe de civilisation dans l'arrière-pays) ».

 

Kenneth Cook, Le Koala tueur et aures histoires du Bush

 

 

Infos utiles :

 

Km parcourus jusqu'au Karijini National Park : 9375

Coût du carburant : Broome : 1,419 aus$ ; Sandfire Roadhouse : 1,79 aus$

 

Nous sommes arrivés au Karijini National Park par la Great Northern Highway. Depuis notre arrivée à Broome, la seule chose qu'il me paraît intéressant de te faire partager, ami lecteur, c'est notre passage du Tropique du Capricorne, mais cette fois-ci du Nord au Sud.

 

Si tu as été attentif, tu te souviens qu'en quittant Alice Springs, nous avions également quitté le désert sec et aride pour ouvrir les portes d'un enfer qui peut se décrire par les mots suivants : pluie, humidité, mouches et moustiques.

 

Eh bien là, nous l'avons vécu en sens inverse, et c'est nettement plus sympa ! Le matin même, nous quittions Broome complètement inondée (à marcher pieds nus et de l'eau jusqu'aux mollets en centre ville). L'après-midi, les terres étaient incendiées et la sueur était de retour (mmmh...)=j'ai nommé : Tropique du Capricorne.

 

Notre passage à Port Hedland avant de retourner dans l'intérieur des terres a été plutôt bref. C'est une ville industrielle où tout tourne autour de l'extraction du fer. Il n'y a rien à voir, si ce n'est les panneaux d'alerte au cyclone (que nous avons oublié de prendre en photo... comme des bleus). Bref, on passe notre tour.

 

C'est avec beaucoup d'impatience que nous avons pris la route pour le Karijini, car ayant vu des photos sur Internet, j'avoue que nous avions vraiment hâte d'y être.

 

La route en elle-même n'a rien d'extraordinaire sur les trois premiers quarts. La seule originalité qu'elle présente, c'est d'être le point d'entrée et de sortie de nombreuses mines (mineraie de fer). Résultat : c'est un vrai défilé de road train. Nous étions la seule « voiture » normale, hormis quelques 4x4 mais eux aussi, véhicules d'entreprise.  

Et maintenant, récit d'expérience !

 

Etre doublé par un road train, c'est toute une affaire. Surtout lorsqu'il s'agit du SEIGNEUR des road train=comprendre le QUATRE remorques. (Oui, parce que au final quand ils n'en ont que deux, c'est même plus drôle). Alors, pourquoi « toute une expérience » ?

 

Primo : quand un road train à quatre remorques vous double, vous PRIEZ le Dieu de la route pour qu'il n'oublie PAS sa quatrième remorque avant de se rabattre et que le chauffeur ait « le compas dans l'oeil »  ! Perso, j'ai toujours cette – légère – appréhension.... même si je sais que Ludo, toujours aussi attentif, ne manquera pas de lui donner un petit appel de phares du style « c'est bon mon gars, tu peux te rabattre »... comme si le chauffeur n'avait pas l'habitude, ah ah.

Ceci dit, cette délicate attention de Ludo nous vaut toujours des remerciements des conducteurs, alors....

 

Secondo : se faire doubler par un road train quand on est à l'ARRET sur le bas côté de la route=l'expression « road train » prend alors tout son SENS. Dans un premier temps, quand on le voit arriver, on rentre dans le véhicule et on ferme portes et fenêtres. Bah oui, ça dégage énormément de poussières et ça projette des cailloux... aïe... je touche du singe (vous vous doutez de qui est mon singe) nous n'avons pas encore eu de projectiles qui nous ont valu un remplacement de pare-brise. Puis, vient le moment où on se dit que ça va secouer ! Et là on reste immobile, dans le van... et on attend que ça passe... puis on le voit s'éloigner au loin... et on se dit qu'un TGV aurait fait le même effet.

 

Mais bon, à part ça, nous on les aime bien ces road train.... très caractéristiques de l'Australie ! Et puis Ti Marcel, il a quand même de la gueule à côté d'eux, non ?

 

Peu à peu, nous nous sommes rapprochés du parc et environ 80 km avant, les paysages sont devenus vraiment très intéressants. Des montagnes prennent forme et nous dévoilent des couleurs ocres qui varient selon l'ensoleillement... Bref, c'est encore une fois superbe et ça promet pour la suite.

 

Il était déjà 15 heures à ce moment, autrement dit, la nuit tombant à 18 heures, aucun intérêt de débuter la visite du parc si tard. Les gorges ne seront plus ensoleillées. Nous avons donc élu domicile sur une rest area (=comprendre aire de repos, pour certaines on peut y dormir, pour d'autres non, tout est indiqué dans la bible du routard australien, j'ai nommé le Camp) qui répond au doux nom de Munjina Gorge.

Etant donné la saison, nous étions SEULS (avec les mouches...) et nous avons donc profité de l'occasion pour garer Ti Marcel au plus proche de notre superbe point de vue qui donne.... j'vous le donne dans l'mille, sur la Munjina Gorge, sans surprise....

 

Et voilà le résultat au lever du soleil :

Etant donné que nous avions une vue plongeante sur la gorge, la soirée était plutôt sympathique. Nous avons d'abord eu droit à de l'orage ce qui donnait des ciels éclairés sur tout l'horizon. Puis, d'un coup une lumière rouge – orangée est apparue derrière la coline. Le soleil était couché depuis bien longtemps, il était 21h et il faisait noir comme s'il était minuit. Non, il ne s'agissait pas des lumières des mines. En réalité, ce soir là il y a eu un incendie. A cause des éclairs ? Possible. Je ne sais pas.

 

Mais en effet, le long de la route qui nous mène au parc nous avions constaté qu'à gauche de la route, tout était calciné alors qu'à droite, tout était encore « vert » (comme ça peut l'être dans une zone desertique). Il y a donc bien des incendies dans le coin aussi (pour info, au moment même où j'écris, le sud de l'Australie, la région de Adélaïde, connait d'énormes incendies bien plus importants que par chez nous). C'est sûr que vu depuis notre campement, les couleurs étaient chaudes et jolies, mais c'est une triste réalité lorsque l'on est en dessous du tropique du Capricorne et la suite de notre voyage ne fera que nous le confirmer.

 

Le lendemain matin, nous avons repris la route assez tôt pour débuter nos premières randonnées au sein du parc avec une belle luminosité. Il s'agit avant tout de gorges dans lesquelles on peut randonner et se baigner. Il faut donc ne pas arriver trop tard pour que le soleil fasse ressortir le meilleur de la roche ocre.

 

L'entrée du parc coûte 12 $ par véhicule. Il y a juste à mettre une petite enveloppe dans un « fee container » que les rangers viennent collecter plus tard... mais je ne sais pas à quelle fréquence. Ensuite, il suffit de laisser le justificatif sur le pare-brise et roule ma poule.

 

Nous avons entamé la journée avec une randonnée raliant la Dales Gorge au Circular Pool. Autrement dit, environ 3h de marche aller-retour, y compris les petits instants « fraicheur » (=comprendre la baignade).

 

Dès le début, nous sommes tombés nez à nez avec un bébé varan. Et ça a beau être un bébé, ça met tout de suite dans le bain.... et on se demande sur quoi d'autre on va bien pouvoir tomber.

 

A part ça, le sentier est superbe mais pour ça, les photos parleront mieux que moi.

 

En saison basse comme c'est le cas pour nous en janvier, le Visitor center n'est ouvert que de 10h à midi. Résultat, nous passons notre chemin.... à cette heure là, nous, on faisait trempette. Tanpis pour les infos utiles.

 

Nous avons ensuite pris la direction de Knox Gorge et des Joffre Falls. Mais soudain qu'avons nous vu : une loooonge étendue de terre rouge=de la PISTE pardi !

 

Aie aie aie.... vas-y, vas-y pas.... on s'était promis qu'après la dure épreuve de la Great Central Road, Ti Marcel n'aurait plus à subir une telle épreuve et surtout, surtout, de la tôle ondulée.... foutue tôle ondulée ! Oui, faut l'dire ! Mais pour le coup, ce qui nous attend est bien trop TOP pour qu'on passe notre chemin et si nos calculs sont bons, il ne devrait y avoir « que » 50 km environ.... à côté des 1200 bornes du début, ça devrait être une partie de plaisir.

 

Bon, on a quand même pris soin de tout camoufler à l'intérieur. Dans l'genre "ma mère me l'a toujours répété" j'ai nommé « faut être pris pour être appris », alors ce coup-ci, hors de question de dormir dans des draps aussi rouges que la piste.

 

Ce qui est sûr, c'est que des 90km/h de la Great Central Road, on est passé à …. 20 km/h ! Avec ça, on dégagé pas beaucoup de poussière, faut voir le point positif.  Mais Ti Marcel, lui, il tremblait de partout.... courage Ti Marcel, courage !

 

Et puis finalement, on est arrivé un peu trop tard à Knox Gorge qui était dans l'ombre de ses immenses paroies. De plus, un orage nous guêtait au loin, venant assombrir le paysage.... C'est pas pour nous déplaire, ça modifie tellement les couleurs qu'on ne peut qu'être ravi de voir des paysages différents au même endroit. Mais forcément, les gorges nous ont parues un peu plus ternes...

 

Comme il s'agit d'un parc national, le camping « sauvage » y est interdit, sous peine d'une grooooosse amende si les rangers passent par là. Le karijini Eco Resort est le camping du coin. Dans notre bible du voyageur, il y est indiqué parmi les camping onéreux. Renseignements pris, en basse saison, il faut débourser 20$ par personne et par nuit ! Alors que nous ne consommons pas d'électricité et que nous dormons dans notre van. Bref.... faut pas demander les prix en pleine saison. Nous, on va voir ailleurs.... si on y est....

 

On reprendra la route du parc demain matin aux aurores, la sortie n'est pas loin on pourra donc dormir seul au milieu de nul part et tout cela gratuitement.

 

Une nuit dans le bush, ça n'a pas de prix Messieurs Dames.  

 

Le lendemain matin, après avoir passé la nuit près d'une flaque qui s'est vite transformée en marre à grenouilles après les pluis d'orage (j'ai eu peur qu'on se transforme nous mêmes en grenouilles...) nous avons attaqué la Weano Gorge, l'une des plus belles du Karijini.

Plus nous progressons dans la Gorge et plus la roche devient rouge. Entre couloirs étroits et lac, c'est juste magnifique ! Un vrai terrain de jeu !

Puis vient ensuite la Hangcok Gorge et son tant attendu Spider Walk. De classe 5 et remplie d'eau, nous avons du laisser les appareils photos sur le côté pour continuer à la nage. Celle là, vous la verrez en vidéo lors de notre prochain petit montage … 

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