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Kalaw – Inle en trois jours de marche à travers les champs de piments

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Infos utiles :

 

Le train pour relier Mandalay à Kalaw n'est pas direct. Comme nous n'étions pas en grande forme, on voulait arriver au plus tôt à Kalaw. On a donc opté pour le bus. Mais cette fois-ci ce n'est pas un VIP que nous avons pris mais un bus de ligne. Nous étions donc les seuls touristes.

 

Prix de la liaison Mandalay – Inle (avec un arrêt à Kalaw) : 10 000 kyat/pers. Départ de la gare routière à 20 heures arrivée à 2 heures du matin.

Taximobilette pour se rendre à la gare : 2000 kyat/pers (soit 2 euros).

 

Attention, il faut être prêt psychologiquement à écouter en boucle le TOP 10 des charts birmans. Nous, on a trouvé ça rigolo.

 

Où dormir à Kalaw : nous avons opté pour le Golden Kalaw Inn. Dans le guide les chambres doubles sont indiquées à 15$. A notre arrivée, les prix sont passés à 20$. Et encore, nous sommes au rez de chaussée, donc les chambres sont moins onéreuses. Un peu bruyant mais très propre, SDB dans la chambre + petit dej. Lors de notre passage, pas de wifi depuis 5 jours dans le village. La gérante est très réactive à la moindre demande, c'est appréciable. Possibilité de réserver des trek depuis l'hôtel.

 

Pour le Trek : Kalaw ne présente que peu d'intérêt sinon celui d'être le point de départ de treks réputés jusqu'au lac Inle. Nous sommes passés par l'agence de l'Oncle Sam. Réputé dans les guides et recommandé par des amis, il semble être l'une des pointures dans le domaine et ses prix sont identiques aux autres.

 

Pour un trek de 3 jours et 2 nuits chez l'habitant, groupe limité à 6 personnes : 40 000 kyat par tête. La seule chose à votre charge : l'eau potable. Plusieurs possibilités de sentiers. A voir avec lui directement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kalaw ou les grottes aux mille Boudha

 

En attendant que la journée passe et que notre trek démarre, il a bien fallu se dégourdir les jambes. Et nous avons décidé d'aller jeter un œil à ses fameuses grottes entièrement dédiées à Boudha.

 

Franchement, ce culte nous étonne de jour en jour. D'une part, quand on voit la pauvreté de certains croyants et ce qu'ils sont capables de donner aux temples et monastères.... il y a pour nous un petit « truc » qu'on a du mal à cerner. Attention ami lecteur je te vois venir, aucun jugement là dedans, ok ? Juste une interrogation personnelle sur ce que je trouve être un léger paradoxe. Mais bien entendu, je respecte. D'autre part, une remarque plus amusante, sans atteindre la moquerie, encore moins la méchanceté : les guirlandes électriques autour des Boudha me semblent parfois en total décalage avec le côté pieux de la religion. Mais au moins, c'est rigolo et ça met un peu de folie. J'espère n'avoir offusqué personne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce jour là, les Birmans fêtaient les 100 ans de Monsieur Aung San, ni plus ni moins que le père de Aung San Su Kyi, le Prix Nobel de la Paix. Son père est en effet un Grand Monsieur dans le pays.

 

Elle a de qui tenir la p'tite !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On vous présente Zaw

 

Zaw Min Htwe, Myanmar, 20 ans, guide chez l'Oncle Sam dans la petite ville de Kalaw, petit dernier d'une fraterie de cinqs, il travaille pour payer ses deux mois d'université par an durant lesquels il apprend l'anglais. 500$... les deux mois de cours.

 

Zaw, c'est  la gentillesse, le dévouement, le courage, la connaissance de son pays, de ses tribues, leurs langues et leurs coutumes.

 

Zaw, c'est également la jeunesse d'un pays, une génération bercée par les chansons d'amour qu'il nous chante en marchant, ivre de rencontres et de connaissances, mais également une génération qui a connu son pays gouverné par l'armée et qui le voit s'ouvrir, doucement,l'ouverture...

 

Zaw, c'est une génération qui évolue, tout comme son pays.... tiraillée entre ouverture & modernité - protectionnisme & traditions.

 

Mais surtout, Zaw, c'est un sourire qu'on est pas prêt d'oublier.

 

Zaw : parce qu'il est né un mardi

Min : Roi

Htwe : car il est le benjamin

 

C'est en sa compagnie que nous avons parcouru à pieds et pendant trois jours un peu moins de 60 kilomètres de Kalaw à Inle, traversant des villages perdus au bout d'une piste de terre orangée. Grâce à lui, nous avons rencontré des hommes et des femmes qui nous ont accueilli chez eux et ont partagé un moment de leur vie, un instant de leur journée, à boire et à manger. Des familles appartenant aux ethnies des Dan - U et des Pahau, cultivant les champs de piments ou le riz.

 

On ne pourrait vous parler de ce trek sans vous parler également de notre super équipe. On sait tous que lorsqu'on part à l'autre bout du monde, ce n'est pas pour se retrouver entre français. ET POURTANT ! Grand bien nous a fait ! Quelle équipe !

 

L'Oncle Sam nous disait « pas un trek difficile, mais un trek où vous rencontrerez les locaux et vous partagerez un bout de vie avec eux ».

 

C'est ce qui a décidé quatre français, Anne & Etienne, Benoît & Nathalie, a rejoindre notre french team qui n'était initialement constituée... que de nous :-(

 

Entre les récits de voyage des uns et des autres, histoire d'amour ou histoires suisses, nos trois jours de trek ont été bien occupés, à tel point que nous n'arrivions plus à nous séparer une fois arrivés à Inle. Ce récit est pour vous les amis !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons pu saisir un moment de leur vie, comment, quand, où, pourquoi... l'importance des buffles, le mariage, les naissances, la place des femmes, celle de Boudha aussi.... bref, la vie quoi.

 

Lorsque nous sommes arrivés à Kalaw, nous avons été surpris du nombre de randonneurs prêts à arpenter les pistes que nous allions nous mêmes emprunter le lendemain. Le Myanmar ne compte pas encore beaucoup de touristes, certes. On est loin des touristes occidentaux en Thaïlande. Mais moins il y a de touristes, plus on est impressioné lorsqu'on se retrouve à 10 ou 20. Tout de suite, il y a alors « trop » de touristes. Nous avons eu peur de se retrouver sur une autoroute pour randonneurs pendant le trek. Au final, sur la première moitié de celui-ci, nous étions deux groupes de 6 à se suivre plus ou moins de loin. Aucun problème donc. Par contre, le dernier jour nous avons rejoint d'autres groupes qui avaient opté pour une autre randonnée car, au final, tout le monde termine son trek au même point : à Tonle, au bord du lac Inle. Mais rassurez vous, on est encore bien loin d'inscrire ce trek parmi les GR !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nos sentiments à tous les deux : nous mettons pour la première fois les pieds en Asie avec le Myanmar. Nous n'avons donc pour l'instant aucun point de comparaison. On a bien sur entendu que le Myanmar était de loin le plus beau des pays d'Asie du sud-est. Nous attentions donc beaucoup de ces trois jours de trek.

 

Et ???? Pour être honnêtes, en terme de paysages, nous n'avons rien vu de transcendant. Oui, on reconnaît, on a pas trouvé ça particulièrement beau, sauf une légère barre rocheuse à la tombée du jour sous les lumières orangées. Mais pas de hautes montagnes, des paysages tres secs, peu de couleurs (du moins, en comparaison avec ce que nous avons déjà pu voir ailleurs), des champs à perte de vue et surtout un brouillard constant qui bouche l'horizon....

 

Voilà, nous sommes honnêtes, avec nous mêmes et avec vous, amis lecteurs !

 

L'intérêt d'un tel trek réside ailleurs : dans la rencontre avec les locaux, dans l'aperçu qu'ils nous laissent avoir de leur vie dans les campagnes, dans ces sourires échangés, au bord d'une piste ou au coin du feu.

 

Et là, une seule question me vient à l'esprit : MAIS OU ETAIT FREDERIC LOPEZ ????

 

J'ai cherché, mais je ne l'ai pas trouvé.

 

Pourtant, ici, là, dans ces villages, nous étions loin. Au milieu des champs, des colines, lorsque le soleil tombe et arrose l'horizon d'une couleur orangée, les enfants jouent à la marelle à côté du chiot et du cochon.

 

Le temps est lent, le silence est long.

 

Les toilettes ? Comme tout le monde, à l'arrière du jardin.

 

La douche ? Comme tout le monde, au puit.

 

Dormir ? Chez un hôte qui nous accueille chaleureusement dans sa maison faite de bambou tressé.

 

Sur pilotis les maisons. Au rez de chaussée, les buffles. Ils font trembler la maison la nuit. Dormir couché sur une natte avec tout de même une couette qui fait office de matelas.

 

Le soir, l'humidité et le froid gagnent les maisons. Alors les femmes font un feu dans la cuisine au premier étage. Toute la maison est envahie d'une fumée et d'une odeur. Nos habits et nos cheveux aussi. On se réchauffe autour du feu, invités par Dohio, la femme de la maison qui doit être née entre les débuts d'Elvis et la naissance de Maria Carey.

 

Puis, tour à tour, discussion, échange de photos, les enfants, les parents. Pudeur, curiosité.

 

La nuit s'endort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, après avoir été réveillés par le chant du coq et les odeurs du feu ravivé par les femmes au rez de chaussée, nous reprenons notre chemin.

 

Au milieu des champs de piments, le long des rivières où les plus courageux se baignent, au milieu de ces hommes et de ces femmes qui rentrent du champ ou du monastère où ils sont allés faire des offrandes.

 

Notre marche prend fin doucement à l'approche du lac. Les rez de chaussées des maisons sur pilotis n'accueillent plus les buffles mais les barques des pêcheurs prêtent à partir.

 

 

 

 

 

 

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